Archive pour la catégorie ‘Poésie’
Boulier compteur
Dans ces impasses du cœur
Ces ruelles des villes
Où la peur de manquer
Toujours se faufile
On ne se déplace guère
Sans son boulier compteur
Mais on peut aller et venir
Sans mots et sans sourires
Juste des calculs précis
Répétés à l’infini
Et de longs soupirs
Maria Zaki (Inédit, 2023).
Qui attend ?
Qui attend à la fenêtre
L’âme en peine
L’œil aux aguets
Un sourire éphémère ?
Qui attend un signe
Sur le quai d’une gare
Pour défaire ses doutes
Et poser ses affaires ?
À l’attente excessive
Qu’on ne sait plus
Interrompre
Le temps retire
Son soutien
Et ses faveurs
Maria Zaki (Inédit, 2023).
Une lueur d’espoir à protéger
Il y a des portes fermées
Sur des secrets d’État
Et d’autres sur un tas
De secrets ordinaires
Il y a des portes fermées
Sur des sentences prises
Par des lâches
Et d’autres sur
Des braves qui tombent
Dans l’indifférence
Sans lâcher prise
Il y a des heures
Qui encombrent le cœur
D’une sombre boule
Où le réel et son double
Se suivent et se confondent
À la vitesse de l’éclair
Il y a des étoiles
Éclatantes de noirceur
Des beaux yeux
Atteints de cécité
Des témoins muets
Et des silences hurleurs
Pourtant
Tant qu’il y aura
Un poème
Un chant
Ou un rire d’enfant
Il y aura
Une lueur d’espoir
À protéger
Maria Zaki (Inédit, 2022).
Un pas
Entre l’homme et la femme
Un pas
Très variable
Entre la mère et l’enfant
Un pas
Malléable
Entre le berceau et le tombeau
Un pas
Non mesurable
Entre l’inhumain et l’humain
Un pas
Infranchissable !
Maria Zaki (Inédit, 2022).
Sindibâd
Fils de la mer
Fils de la terre
Sindibâd le marin
Voyageur aventureux
Sindibâd le terrien
Raisonnable et sérieux
Sept voyages attrayants
Paraissent à l’horizon
Sept naufrages effrayants
Surgissent de toutes parts
Mais toujours le chemin
Le ramène à la maison
C’est peut-être
« Je » qui
Sorti de lui-même
Embrasse « l’autre »
Qui colle à tout être
Maria Zaki (Inédit, 2022).
Trois vagues
Première vague :
Le réveil tremblant
Du corps
Deuxième vague :
Le paradoxe du corps
Dans ses découvertes
Troisième vague :
La réviviscence de l’esprit
Qui lie définitivement
À l’océan
Maria Zaki (Inédit, 2022).
L’appel du large
Tu attends
Que le dernier
Rayon de soleil
Se couche
Que l’océan répande
Sous tes yeux sa vie
Dans la fosse noire
Des cieux
L’appel du large
Résonne très fort
Dans ta tête
Ni l’ascension des sommets
Ni la traversée des déserts
Ne le remplacent
Dans tes désirs d’ailleurs
Maria Zaki, Inédit 2022.
Là où tes pas
Là où tes pas
Frappent le dallage
Des lieux immobiles
Ou des sites
En mouvement
Le jeune homme
Que tu es devenu
Saura marcher
Agile et digne
Avec le courage
Que je t’ai
Toujours connu
Maria Zaki (Inédit, 2022).
Le portable à la main
Vivre
Vingt heures
Sur vingt-quatre
Le portable à la main
Est-ce encore vivre ?
L’Homme devenu
Esclave de cet objet
Tente de l’imposer
À son prochain
Sans retenue
Ni discernement
Le poussant à se tenir
Et à se maintenir
Entre connexion
Et déliaison
Dans une forme
Auxiliaire du vivant
Maria Zaki (Inédit, 2022).
Pour un autre temps
Né de la courbe
De mon destin
Tu es fait
Pour un autre temps
Que le mien
S’agit-il de regarder
Sans s’en mêler
Le monde qui t’attend
Qui te blesse et t’apaise
En même temps ?
Ou s’agit-il d’y souscrire
Par touches furtives
En épousant sa tournure
Incidemment ?
Maria Zaki (Inédit, 2022).