Archive pour la catégorie ‘Poésie’
Au plus intime de soi/ Nella parte più intima di se stessi
Face à tout ce qui accable
Et éprouve le présent
Mêler l’inactuel
À l’actuel
N’a rien de reprochable
Dans la nuit du langage
S’obstiner à errer
De rivage en rivage
Tendre son poème
Vers la lumière
Y être sans y être
Et au fond du gouffre
Se réinventer
Imposant l’élévation
Au plus intime de soi
**********************
Di fronte a tutto ciò che sovrasta
E mette alla prova il presente
Mescolare l’inattuale
All’attuale
Non ha nulla di reprensibile
Nella notte del linguaggio
Ostinarsi a vagare
Di riva in riva
Dirigere il poema
Verso la luce
Esserci senza esserci
E in fondo all’abisso
Reinventarsi
Imponendo l’elevazione
Nella parte più intima di se stessi
Maria Zaki, Traduction de Mario Selvaggio, Extrait du nouveau recueil “AU DÉDALE DE L’ÂME/ NEL LABIRINTO DELL’ANIMA“, Edizioni AGA-L’Harmattan, 31 mars 2021.
Les muses
Plus haut que
La mémoire des mortels
Les muses
Chantent et dansent
Sur terre
Et dans le ciel
Souvent de nuit
Leur finesse d’esprit
Ouvre furtivement
Une petite porte
De l’infini
Du bout des doigts
On touche
L’harmonie cosmique
Sans comprendre
Ni ce qu’on entend
Ni ce qu’on voit
Et lorsque l’aube
Se pointe
Elles retournent
Au royaume des ombres
En pressant le pas
Maria Zaki (Inédit, 2021).
Incapable de se déprendre
Incapable de se déprendre
Complètement du monde
Le poète continue à écrire
Non pas par tentation
D’ajouter des mots
Aux mots
Mais pour continuer
La sortie de soi
Vers le divers humain
Alors il erre parfois
Se trompe de chemin
Mais ne baisse
Jamais les bras
Maria Zaki (Inédit, 2021).
Riez à vous tordre
Vous qui jusqu’ici
Ne saviez rien
Des plaisanteries
Ou pas grand-chose
Ouvrez la porte
De votre esprit
Que l’humour éclose !
Après tant de larmes
Qui vous ont purifié
Le corps et le cœur
Et vous ont permis
De partager la douleur
Des âmes brisées
Votre part de rires
Ne tardera pas
A se réaliser
Dans cette mer de folie
Et sa marée d’inepties
Lâcher prise est de mise
Laissez-vous aller
Une pointe d’ironie
Dans le gosier
Riez à vous tordre
A vous plier
Vous gagnerez
A être moins sérieux
Débarrassez-vous
De vos lorgnettes illusoires
Il n’y a qu’à vos yeux
Que ce monde est méritoire
Maria Zaki (Inédit, 2021).
Que faut-il arracher au péril ?
Que faut-il arracher au péril
Avec courage et ardeur
Ce qui te tient à cœur
Ou ce qui tient ton cœur
Dans sa poigne ?
Ce que tu défendras
Comme un rare trésor
Sache qu’il te faudra
Le protéger d’abord
De tes propres illusions
Abris et périls ne sont
Que des visions
Maria Zaki (Inédit, 2020)
Femme artiste
Tu déposes ici et là
Ton empreinte
Pour cacher l’horreur
Et panser les blessures
Du fond marin dévasté
Tu n’as ni pouvoir
Ni autorité
Juste des couleurs
Du ton froid
Au ton chaud
Attestant de ton idéal
La singularité
Et ton goût
Pour la beauté
Femme artiste
Grâce à toi
L’art embrasse l’océan
Et épouse le mouvement
Ondoyant de la sensibilité
Maria Zaki (Inédit, 2020).
Toute une forêt
Des algues écorchées
Reprennent vie
Entre ordre
Et liberté
Elles prennent l’allure
D’arbres nus
Sans se détourner
De leur vérité
Leur essence
Se retrouve
Dans les plis et les nœuds
D’une nouvelle destinée
Des mains féminines
Les ont sublimées
En engendrant
Toute une forêt
Maria Zaki (Inédit, 2020).
Des visages verts
Entre des fils d’ombre
Et de lumière
Un peu de vie
Se mêle au silence
Pour que des algues
Gorgées d’eau de mer
Connaissent
La renaissance
Sur la toile de l’artiste
Des visages verts
Les vagues
Plein les yeux
Vous observent
Et vous transmettent
Le souffle qui les porte
En temps et lieu
Maria Zaki (Inédit, 2020).
Pour naviguer dans le réel
Rien n’est plus limité
Que les facultés humaines
Mais rien ne sert
De censurer son imaginaire
Ni de capturer ses rêves
Pour naviguer dans le réel
L’idée est peut-être
De ne pas se laisser
Traverser de part en part
Par la vague de la réalité
Mais celle d’accepter
De ne pas pouvoir capter
L’océan dans sa totalité
Maria Zaki (Inédit, 2020).
Au sein du jeu du monde
Des faisceaux de pensées
Troubles et confuses
Traversaient l’esprit
Que des doutes exacerbés
Par l’image du monde
Avaient déjà assailli
Dans le terreau fertile
De la crainte et de la peur
La raison bascule
Et des idées absurdes
Poussent comme
Des plantes ensauvagées
Des personnes touchées
Dans leur site le plus secret
Peinent à témoigner
Après tant de désordre
De perte de repères
Et l’impression pénible
D’avoir perdu pied
Et pourtant la poésie
Comme toujours
S’invite en silence
Dans ce clair-obscur
Pour tenter de changer
La peine éprouvée
En expérience de vie
Et faire partie des choses
Qui donnent du sens
Au jeu de l’homme
Au sein du jeu du monde
Maria Zaki (Inédit, 2020).