Archive pour la catégorie ‘Poésie’
Riez à vous tordre
Vous qui jusqu’ici
Ne saviez rien
Des plaisanteries
Ou pas grand-chose
Ouvrez la porte
De votre esprit
Que l’humour éclose !
Après tant de larmes
Qui vous ont purifié
Le corps et le cœur
Et vous ont permis
De partager la douleur
Des âmes brisées
Votre part de rires
Ne tardera pas
A se réaliser
Dans cette mer de folie
Et sa marée d’inepties
Lâcher prise est de mise
Laissez-vous aller
Une pointe d’ironie
Dans le gosier
Riez à vous tordre
A vous plier
Vous gagnerez
A être moins sérieux
Débarrassez-vous
De vos lorgnettes illusoires
Il n’y a qu’à vos yeux
Que ce monde est méritoire
Maria Zaki (Inédit, 2021).
Que faut-il arracher au péril ?
Que faut-il arracher au péril
Avec courage et ardeur
Ce qui te tient à cœur
Ou ce qui tient ton cœur
Dans sa poigne ?
Ce que tu défendras
Comme un rare trésor
Sache qu’il te faudra
Le protéger d’abord
De tes propres illusions
Abris et périls ne sont
Que des visions
Maria Zaki (Inédit, 2020)
Femme artiste
Tu déposes ici et là
Ton empreinte
Pour cacher l’horreur
Et panser les blessures
Du fond marin dévasté
Tu n’as ni pouvoir
Ni autorité
Juste des couleurs
Du ton froid
Au ton chaud
Attestant de ton idéal
La singularité
Et ton goût
Pour la beauté
Femme artiste
Grâce à toi
L’art embrasse l’océan
Et épouse le mouvement
Ondoyant de la sensibilité
Maria Zaki (Inédit, 2020).
Toute une forêt
Des algues écorchées
Reprennent vie
Entre ordre
Et liberté
Elles prennent l’allure
D’arbres nus
Sans se détourner
De leur vérité
Leur essence
Se retrouve
Dans les plis et les nœuds
D’une nouvelle destinée
Des mains féminines
Les ont sublimées
En engendrant
Toute une forêt
Maria Zaki (Inédit, 2020).
Des visages verts
Entre des fils d’ombre
Et de lumière
Un peu de vie
Se mêle au silence
Pour que des algues
Gorgées d’eau de mer
Connaissent
La renaissance
Sur la toile de l’artiste
Des visages verts
Les vagues
Plein les yeux
Vous observent
Et vous transmettent
Le souffle qui les porte
En temps et lieu
Maria Zaki (Inédit, 2020).
Pour naviguer dans le réel
Rien n’est plus limité
Que les facultés humaines
Mais rien ne sert
De censurer son imaginaire
Ni de capturer ses rêves
Pour naviguer dans le réel
L’idée est peut-être
De ne pas se laisser
Traverser de part en part
Par la vague de la réalité
Mais celle d’accepter
De ne pas pouvoir capter
L’océan dans sa totalité
Maria Zaki (Inédit, 2020).
Au sein du jeu du monde
Des faisceaux de pensées
Troubles et confuses
Traversaient l’esprit
Que des doutes exacerbés
Par l’image du monde
Avaient déjà assailli
Dans le terreau fertile
De la crainte et de la peur
La raison bascule
Et des idées absurdes
Poussent comme
Des plantes ensauvagées
Des personnes touchées
Dans leur site le plus secret
Peinent à témoigner
Après tant de désordre
De perte de repères
Et l’impression pénible
D’avoir perdu pied
Et pourtant la poésie
Comme toujours
S’invite en silence
Dans ce clair-obscur
Pour tenter de changer
La peine éprouvée
En expérience de vie
Et faire partie des choses
Qui donnent du sens
Au jeu de l’homme
Au sein du jeu du monde
Maria Zaki (Inédit, 2020).
Fêter l’Aïd
Fêter l’Aïd ici
Là ou là-bas
L’âme chantant
En mesure avec
L’âme de l’Univers
Disperser ses mots
En chemin dans
La nuit entr’ouverte
Aussi bien
Au beau temps
Qu’aux instants
À partager
Sous un ciel couvert
Ramasser
Quand le jour monte
Ce qu’il en reste
À hauteur de vue
Et laisser un poème
Au soleil
Comme une fleur
À l’adresse des abeilles
Maria Zaki (Inédit).
Le pas du temps
Le pas du temps
L’emporte sur
Le pas de danse
L’instant de l’oubli avance
Instaure son rythme
Entre les plis
De la mémoire
Les étoiles filent
Emportant les souvenirs
Leurs traces s’effacent
A grande eau
C’est la terre du cerveau
Qui revient à la mer !
Maria Zaki (Extrait de : Le velours du silence, l’Harmattan, 2010).
Irréfutable
C’est le moment de lire
Le tatouage de la mémoire
Comme on lit
Les lignes de la main
Ce qu’on s’avoue
A peine
Nous bouleverse
Le signe caché
Qui manifestement
Coule dans nos veines
Réclame l’art
Dans la pensée
Et de l’infini
L’ivresse
D’aucuns
D’ici et d’ailleurs
Nous ont cru victimes
D’autres nous ont pris
Pour des coupables
Mais l’ordre spatial
Du symbolique
Revient sans cesse
Irréfutable
Maria Zaki (Extrait de “Le chant de l’aimance”, 2018).