Archive pour janvier 2014
Pousse la porte bleue
Pousse la porte bleue
Et écarte les voiles
De ton rêve
Le patio plein de ciel
Te montrera la plante
Pour qui tu es à la fois
L’invité et l’hôte
Tends la main vers
Ce que toi seul vois
Et caresse la crinière
De la nuit
Sans faire de bruit
Prends une plume
Ou un pinceau
Entre tes doigts
Tremblant d’émoi
Et rectifie les lignes
Où tu apposeras ton signe
Remonte un peu
D’eau du puits
Humecte les feuilles
Qui se sont asséchées
À t’attendre
Et ajoute dessus
L’or de ton poème
Et ses cendres
Maria Zaki (Inédit, 2014).
Dans le creux de ta main
Laisse la petite lueur
Poindre
Quand elle vient choir
Dans le creux de ta main
Protège-la
Par temps froid
Les mains jointes
Au plus secret
De tes prières
Et lâche-la
Dans les cieux
Par temps plus
Chaleureux
Quand bien même
Tu la voudrais
Dans ton cœur
Et seulement là !
Maria Zaki (Inédit, 2014).
L’année près de finir
Se reposer du labeur
Récitant l’alphabet
Du quotidien
Sans trop ânonner
Et sans que jamais rien
Ne ressemble à ces heures
Vides qu’on égrène
Oublier le temps
Qui ruisselle
Sur le chemin
Ne retenir du ciel
Que le souffle des anges
Que nous recueillons
Dans le creux de nos mains
Se dire
Que le bruit de la foule
N’est plus
Qu’un battement lointain
Que l’angoisse s’éteint
Et n’a plus d’importance
Marcher sans hâte
Dans un jardin
Flamboyant de silence
Puis lever le voile
Sur l’inconsistance
De rêves incertains
Contempler
Ecouter
Humer
Toucher
Goûter
Se laisser totalement
Porter par ses sens
Dans de tous petits plaisirs
S’accrocher aux lumières
Qui jamais ne scintillent
Que dans l’intimité
Et cueillir les derniers
Désirs de l’année
Près de finir
Maria Zaki et Jacques Herman (Inédit, 2013).
Ah !
Ah ! On n’arrose pas
Les fleurs et les fruits
De la même manière
Nous dit la rivière
Nourrie de nos rires
Et de nos pleurs
Chaque espèce a ses goûts
C’est un peu comme nous
Qui ne réagissons pas
De la même manière
Selon le jour et l’heure
Puis un vent de désir
Un vent fou
Commence à souffler
Mais il faut veiller
Que brûlant ou glacial
Sur son passage
Il n’emporte tout
J’aimerais pouvoir
Mentir au ciel novice
Nous dit-il
Mais vos yeux agrandis
Annoncent déjà
L’averse prochaine
La pluie toujours dissout
Les rancœurs et les peines
Et fait que dans les cœurs
C’est l’amour qui survit
Maria Zaki et Jacques Herman (Inédit, 2013).