A-t-on besoin d’imposer sa culture aux autres
Nous grandissons tous en prenant les éléments de notre environnement pour des modèles. Cette influence que notre communauté, notre culture devrais-je dire, exerce sur nous, affecte aussi nos jugements. Et il n’est pas rare que nous définissions le beau uniquement avec les valeurs que nous côtoyons, oubliant que ce beau pourrait aussi exister ailleurs si nous y étions. Le mal est que nous sommes parfois si convaincus de la prééminence de nos valeurs culturelles que nous nous offensons que les autres ne les partagent pas, d’où le désir de les imposer, et par la force si nécessaire. L’histoire est presque faite des ravages que ce conditionnement culturel orchestre. Ceux, par exemple, des nations européennes qui ont déstructuré bien des régions partout dans le monde en y imposant leur culture. Ceux de Hitler qui a voulu assurer la suprématie de la race aryenne, sa haine pour les juifs, tout simplement parce qu’ils sont juifs. Même les génocides rwandais, arménien, bosniaque ce sont nourries de ce mépris pour la culture de l’autre. C’est dire que si rien n’y est fait les hommes vont toujours commettre des barbaries au nom de leur égoïsme culturel.
Que faire pour que le respect et l’acceptation de la culture de l’autre comme un patrimoine de l’humanité soit une tradition parmi les hommes ?
Comment faire comprendre aux uns, qui veulent imposer leur culture, que les autres aussi sont animés des mêmes intentions, et qu’en définitif cette manière d’agir sera une source de tension perpétuelle dans le monde.
On dit chez nous au Togo que le teinturier n’a pas besoin de vanter son art. Celui qui pense que sa culture est la meilleure n’a pas besoin de l’imposer aux autres, car ce qui est beau se conçoit aisément, et on l’accepte facilement. C’est plutôt les mauvaises choses qu’on impose.
Komlan MORGAH