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LES DEUX FACES D’UNE MEDAILLE
Cameroun: Tête à tête inédit entre Djotodia et Biya?
Par Pacôme Pabandji à Yaoundé – 20/06/2013
Annoncé à Yaoundé pour le sommet du Golfe de la Guinée, le président centrafricain Michel Djotodia pourrait rencontrer son homologue camerounais Paul Biya
Depuis le 24 mars 2013 date de l’accession par les armes au pouvoir par Michel Djotodia, la République centrafricaine et le Cameroun n’entretiendraient pas de relations diplomatiques prometteuses. La raison annoncée officiellement est l’hospitalité longue et interminable accordée par le président Paul Biya à François Bozizé. En effet, lors de la tournée sous régionale de Djotodia, ce dernier a parcouru les pays de la CEMAC où il a été reçu par les dirigeants, sauf le Cameroun bien que la demande aurait été faite. La présidence centrafricaine avait alors annoncé que «le programme de Biya est trop chargé. Simple refus de réception de l’homme fort de Bangui?

© journaldebangui.com
Le président Paul Biya (g) et le président de Transition de RCA Michel Djotodia (d)
Les faits se sont confirmés lors du sommet de la CEMAC à Libreville où M. Paul Biya s’est délibérément fait représenter par son Premier ministre, histoire d’éviter un tête-à-tête avec le tombeur de son «dauphin» Bozizé. Cette fois, les deux hommes pourraient plus s’éviter: le Cameroun accueille fin juin le sommet du Golfe de Guinée et la République centrafricaine est membre. Michel Djotodia sera dans la capitale camerounaise dans quelques jours. De source proche de la présidence de la République centrafricaine, il devrait même rencontrer la communauté centrafricaine au Cameroun à l’ambassade de la Centrafrique à Yaoundé. La même source annoncée d’autres rencontres diplomatiques entre le président centrafricain et ses homologues dont le président Paul Biya.
Après trois mois, les deux hommes d’Etat de Centrafrique et du Cameroun pourront enfin discuter pour trouver des terrains d’entente étant donné que le Centrafricain ne serait pas trop content de la présence de l’homme qu’il a fait tomber le 24 mars dernier. On voit déjà le dossier Bozizé à l’ordre du jour, surtout que deux mandats d’arrêts ont été lancés contre lui.
L’AMATEURISME POLITIQUE AU POUVOIR
Six cent vingt-deux mille kilomètres carrés
Près de quatre millions d’habitants
Cinquante trois ans d’indépendance
Six chefs d’État
Aujourd’hui un gouvernement de plus de trente membres
Aujourd’hui un Conseil National de Transition de cent trente cinq membres
Bilan :
Un seul hôpital général
Une seule université
Un seul aéroport de « renommée » internationale
Une seule route nationale à moitié bitumée de cinq cents kilomètres
Trois hôtels de plus de cent chambres
Une seule brasserie ( symbolique du développement industriel )
Un seul stade de plus de dix mille places (les férus diront vingt mille places)
Cent cinquante élèves par classe dans le primaire et dans le secondaire
VOILA LE CENTRAFRIQUE GRANDEUR NATURE
Au vu de ces données que beaucoup prendraient pour une présentation pas trop réaliste de la carte postale de CENTRAFRIQUE, en ceci que toutes les données ne seraient pas prises en compte, nul ne mettrait en doute le fait que les seules qui sont fournies ici sont celles que tout centrafricain reconnaît comme réalités palpables.
Ce profil du pays, presque statique depuis des décennies est le résultat d’un laisser-aller dramatique au niveau de la gouvernance du pays. En effet, rares seraient les dirigeants qui se vanteraient d’avoir laissé à la postérité et au bénéfice des centrafricains, des réalisations pouvant prouver leur passage à la direction du pays. Comment peut-on expliquer une telle défaillance étalée sur une aussi longue période qu’est un demi-siècle ?
Les changements politiques se sont faits en CENTRAFRIQUE sur un coup du hasard, concrétisés dans un coup d’État pour la plupart. Cela n’empêche pas qu’on puisse faire un coup d’État et réaliser de bonnes choses par la suite. Mais un coup d’État, c’est souvent une action rapide, qui ne demande pas trop de temps de préparation à cause des fuites qui pourraient tout faire rater.
Donc celui qui arrive au pouvoir par cette voie n’a pas de programme politique arrêté, qui puisse le guider dans ses orientations politiques, économiques et sociales. Tout ce qu’il se mettra à faire sera le fruit de l’improvisation. Et l’on sait ce que produit une improvisation routinière.
De la même façon que les chefs militaires qui se sont emparés, sans le moindre programme politique, du pouvoir en CENTRAFRIQUE, les autres, civils, n’ont pas de leur côté exercé ce pouvoir sur la base d’un programme bien défini, pouvant aider à asseoir les fondations d’un processus de développement économique, social et politique.
Dans ce pli qui est le propre des hommes « politiques » centrafricains, l’on ne peut guère s’étonner aujourd’hui de voir à quel point le chef de la transition politique de CENTRAFRIQUE et son équipe ont du mal à gérer les affaires publiques. Ils ont vécu dans la routine, ils ne peuvent pas sortir de la routine.
Ce n’est donc pas pour du beurre que tout ce qu’ils peuvent faire ne peut consister qu’à faire des nominations : on forme un gouvernement sans savoir qui fera réellement quoi, on donne des grades quand bien même les nouveaux gradés ne savent qu’appuyer sur une gâchette, et pire, parce que la coutume veut qu’on nomme des ministres résidents qui ne servent strictement à rien ( à quoi servent alors les députés ou pour respecter la nouvelle appellation les conseillers nationaux de transition), alors, il faut faire plaisir à ces « sinistres » en faisant d’eux des « ministres résidents » de telle ou telle préfecture. Pendant que les galons fleurissent çà et là, le peuple se fait violer et massacrer.
La politique, ce n’est pas ça du tout. Le pays est malade depuis parce que les hommes ne font pas la vraie politique, dans le sens des responsabilités publiques qu’ils peuvent assumer, mais la politique des manœuvres néfastes, qui ne font rien avancer mais soutiennent plutôt la régression générale ou généralisée. La démonstration est faite quand on voit l’état dans lequel se trouve le CENTRAFRIQUE en ce Dimanche 23 Juin 2013.
C’est dire qu’on attend autre chose de la transition, autre chose de ce que produiront les élections d’après la transition. On n’a plus besoin de partis politiques qui se considèrent comme tels, quand bien même ils sont incapables de produire le moindre programme qui pourrait faire leur originalité, leur spécificité et témoigner de leur crédibilité.
POUR AVANCER, LE CENTRAFRIQUE DOIT EN FINIR AVEC LA ROUTINE ET LES ROUTINIERS.
Adolphe PAKOUA