CENTRAFRIQUE : L’OEIL DU CYCLONE

TEXTE DU 14 06 13

Dans un billet que nous avions intitulé « La CEEAC et la CEMAC ne survivront pas sur les ruines du CENTRAFRIQUE », nous avons mis le doigt sur le fait que ces deux institutions ne pouvaient pas se passer du CENTRAFRIQUE, si les états de la sous région d’Afrique centrale voulaient voir leurs peuples connaître un développement réel. De l’anéantissement du CENTRAFRIQUE, découle inéluctablement l’anéantissement de l’ensemble des pays de la sous-région, quand bien même les dirigeants de ces pays feraient des pieds et des mains pour défendre le bilan de certaines réalisations qu’ils ont assurées çà et là dans leur pays. Pour que le CAMEROUN avance dans la voie du développement, il faut que les camerounais aient confiance en eux-mêmes, aux institutions du CAMEROUN et aux autorités de ce même CAMEROUN d’abord. Et cette attitude de bon sens est sans aucun doute partagée par les congolais de Brazzaville et les gabonais. Les tchadiens ne la remettraient certainement pas en cause.

Aujourd’hui, le CENTRAFRIQUE est presque mis sous tutelle militaire du TCHAD, financière du CONGO. Et si la crise qui secoue le CENTRAFRIQUE et humilie son peuple depuis des années est le fruit d’une gouvernance calamiteuse d’une partie de l’élite politique centrafricaine, il faut aussi aller ailleurs, pour trouver les raisons de l’effondrement rapide de l’État centrafricain. Le peuple centrafricain peut être fier d’avoir le cœur sur la main, mais cette louable qualité ne doit pas le faire passer pour un peuple imbécile, qui n’a rien à « f…. » de ses propres intérêts. Sur leur sol, les centrafricains ont toujours vécu en bons termes avec les camerounais, les congolais, les gabonais, les tchadiens, pour ne pas parler d’autres africains venus de plus loin.

Et jamais un conflit n’a ébranlé l’entente, la convivialité entre centrafricains et camerounais, congolais ou gabonais depuis que ces populations ont choisi de passer un long séjour dans le pays.

L’on notera au passage que la population tchadienne n’a pas été citée dans le dernier cas. En effet, les tchadiens qui vivent en Centrafrique, en dépit du fait qu’ils comptent parmi les rares qui tirent leur épingle du jeu économique centrafricain, sont ceux qui, à plus d’une fois, ont eu maille à partir et ont eu de sérieux problèmes avec la population banguissoise en particulier. A bien y réfléchir, ceci n’est pas de leur fait. Le Président du TCHAD, I. DEBY, y est pour quelque chose.

En effet, en Afrique centrale, c’est lui le seul président à s’impliquer personnellement dans les affaires centrafricaines en matière de coup de force. Par deux fois, il a aidé à renverser les pouvoirs de Bangui. C’est grâce à lui que BOZIZE a pris le pouvoir en Mars 2003 des mains de PATASSE, et c’est encore grâce à lui que DJOTODIA et la Seleka se sont installés au siège présidentiel de Bangui. Et la présence militaire tchadienne accrue dans Bangui, a eu pour effet de changer le comportement des uns et des autres : les centrafricains n’ont pas apprécié cette présence massive armée, et les tchadiens de la place se sont senti pousser des ailes. Le résultat a été les conflits dans lesquels des personnes ont perdu leur vie.

Aujourd’hui, pendant que les centrafricains souffrent encore de leurs blessures occasionnées par les viols, les assassinats, les pillages de la part d’un grand nombre d’éléments de la Seleka, le Président du Tchad jubile et a le sourire jusqu’aux oreilles, de savoir qu’une deuxième « plantation » de pétrole allait lui donner les moyens de sa politique hégémonique.

Lors de sa campagne pour un deuxième mandat, BOZIZE avait promis le chemin de fer et le pétrole au peuple centrafricain. Pour les âmes avisées, en période de campagne électorale, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent et les prennent pour pièces sonnantes et trébuchantes.

Il est vrai que le nouveau pouvoir en place actuellement à Bangui n’a pas la tête à se pencher sur ce genre de chose, tant il est occupé à faire des nominations tous azimuts dans l’armée et au gouvernement.

En intervenant par la force en CENTRAFRIQUE, pour favoriser la formation d’un gouvernement à travers lequel les centrafricains ont beaucoup de mal à se reconnaître, le président du TCHAD ne rend service à personne, à plus forte raison aux centrafricains et partant à la sous-région toute entière. La modestie de certains devrait inspirer beaucoup d’autres. Le CENTRAFRIQUE, tout comme la CEEAC a besoin de paix et de sérénité, et cela ne passe pas par le soutien de coups d’État hasardeux. Il est encore temps de se ressaisir et d’aider réellement le CENTRAFRIQUE à se remettre en marche, en permettant aux centrafricains de gérer eux-mêmes leurs affaires. Ce qui se passe actuellement à Bangui est ahurissant, nous ne le souhaitons pas pour le CONGO, le GABON, le CAMEROUN, à plus forte raison pas pour le TCHAD non plus.

Adolphe PAKOUA

Alabama senator calls for removal of Toni Morrison novel aligned with Common Core…

HUNTSVILLE, Alabama — One week after facing an official GOP reprimand for failing to oppose Common Core, Sen. Bill Holtzclaw is calling upon state educators to ban a novel used in conjunction with the national standards.

Holtzclaw objects to “The Bluest Eye,” Toni Morrison’s first novel, being included on high school reading lists. He said was unaware whether the book was in high school libraries, but that he would also support removal from school libraries.

“The book is just completely objectionable, from language to the content,” said Holtzclaw, who points out the novel includes depictions of incest and child molestation.

The American Library Association lists “The Bluest Eye” as the 15th most commonly banned or challenged book in the United States from 2000 through 2009. Morrison, who released the novel in 1970, later won the Pulitzer Prize and Nobel Prize for literature.

More here: http://blog.al.com/wire/2013/08/sen_bill_holtzclaw_calls_for_r.html

(Posted by Vintage Books & Anchor Books)

Le CENTRAFRIQUE et son peuple vivent depuis le 24 mars 2013, des périodes de leur histoire, aussi douloureuses parfois plus douloureuses que les affres de la colonisation et les dérives de gouvernance de certains fils non soucieux du bien-être de leurs propres frères et sœurs.

La raison de cet enfer immérité vient de ce que Bozize, en dénudant les forces armées centrafricaines, a exposé le CENTRAFRIQUE et son peuple à la merci des envahisseurs étrangers. Il avait déjà montré le chemin en allant chercher de l’aide auprès de son mentor devenu finalement son bourreau, à qui il a demandé du renfort armé pour s’emparer du pouvoir de Bangui.

Quand on fait une telle démarche, on ne fait rien de moins que trahir son pays, son peuple, même si l’intention était de sortir ce peuple d’une certaine difficulté. C’est dire qu’un tel problème aurait dû se régler exclusivement avec la participation, uniquement que, des centrafricains. Aujourd’hui, Bozize, après avoir plongé le pays et son peuple dans une situation honteusement pitoyable et douloureuse, se permet de dire qu’il est prêt à retourner à BANGUI, pour reconquérir le pouvoir qu’il a perdu. Personne ne peut se fier à de tels propos si ce n’est que croire que celui qui les tient doit avoir des fourmis dans la tête. Prendre une telle position n’est pas non plus donner un quitus au chef de la SELEKA qui a décidément mis les pas dans ceux de BOZIZE.

La réalité est que comme BOZIZE, il s’est entouré de troupes étrangères pour conquérir le pouvoir de BANGUI, et comme BOZIZE qui n’écoutait personne, il est décidé à mourir s’il le faut, pour conserver ce pouvoir car dit-il «  je n’ai pas peur de mourir ». Pendant ce temps, ses hommes tuent les centrafricains dont il est chargé de la protection, sans qu’il parvienne à les en empêcher. Bref, faudrait-il qu’il soit encore vrai centrafricain pour ne pas laisser toutes les dérives caractérisées par les tueries, les enlèvements, les viols, les saccages, les pillages et les réquisitions arbitraires des logements des pauvres centrafricains illustrer le nouveau mode de gouvernance qui est celui de la SELEKA.

Gouverner un pays, ce n’est pas faire des nominations à longueur de journée. Gouverner un pays, ce n’est pas badigeonner les murs des vieux bâtiments pour leur donner une apparence nouvelle. Gouverner un pays ce n’est pas changer les dénominations des institutions majeures, pour faire croire à une rénovation. C’est une méthode qui rappelle étrangement les gouvernements d’Afrique des années soixante-dix, où il suffisait de changer le nom d’un pays, le nom de sa capitale, le drapeau parfois, le nom d’un aéroport ou d’un stade pour faire la une des journaux nationaux et internationaux.

Nous ne sommes plus à cette époque-là. Aujourd’hui, on parle de grands chantiers et d’avenir. Débattre de la question des FACA qui doivent devenir un ARC est un non-sens, alors, ce sujet ne mérite même pas un débat car on voit bien que c’est du divertissement, mais un divertissement dangereux. Car, après cela, il suffira de penser à changer le nom de BANGUI, de CENTRAFRIQUE, de refaire une autre devise, de changer les noms de toutes les institutions pour que la boucle soit bouclée et que vive l’islamisation camouflée, qu’on ne veut pas brandir aujourd’hui. La tombe de BOGANDA n’avait-elle pas été déjà saccagée ? Un signe qui ne trompe pas ?

Le chef de la SELEKA ignore ou fait semblant d’ignorer que le pays est dans une période de transition et que le travail d’une transition n’est pas celle qu’il est en train de conduire. A quoi sert la feuille de route de la transition ? Faut-il attendre de passer un voire deux ans avant de penser à la mise en place réelle de cette feuille de route ?
L’aboutissement final de cette feuille n’est-elle pas la sécurisation du pays et l’organisation d’élections libres et transparentes ? L’armée centrafricaine, les FACA doivent rester entièrement une armée centrafricaine, qui ne doit compter que des nationaux centrafricains en son sein. Le seul soudanais ou tchadien qui serait admis dans cette institution serait une grave atteinte à la sûreté de l’État et les centrafricains ne devraient pas accepter une telle entorse à leur sécurité. Et même les tchadiens qui occupent des postes ministériels aujourd’hui dans le gouvernement constituent une honte pour le pays tout entier et nous renvoient à l’époque de l’empire, où nous étions une curiosité mondiale.

Les mêmes erreurs qu’a commises BOZIZE en son temps sont en train de se répéter, aggravées de «  l’acceptation des hommes étrangers dans l’administration centrafricaine ». Seuls les centrafricains peuvent dire non à cette humiliation et refuser de collaborer avec un tel système. Cela passe par la manifestation d’être centrafricain, d’être fier de l’être et par l’honneur d’être un homme comme tout autre et de refuser de se soumettre à un pouvoir dans lequel on ne se reconnaîtrait pas.

La FRANCE a souffert du nazisme à une époque donnée de son histoire, elle a su tirer les leçons de cette période pour retrouver son statut de pays libre et fort. La délation et la collaboration avaient favorisé cet état de soumission, la solidarité et le patriotisme ont permis à la FRANCE de relever la tête. Tirons une bonne leçon de cette grande histoire.

Adolphe PAKOUA

12 août 2013

CENTRAFRICAINS, N’AIDONS PAS A TUER LE PAYS DE BOGANDA


Le CENTRAFRIQUE et son peuple vivent depuis le 24 mars 2013, des périodes de leur histoire, aussi douloureuses parfois plus douloureuses que les affres de la colonisation et les dérives de gouvernance de certains fils non soucieux du bien-être de leurs propres frères et sœurs.

La raison de cet enfer immérité vient de ce que Bozize, en dénudant les forces armées centrafricaines, a exposé le CENTRAFRIQUE et son peuple à la merci des envahisseurs étrangers. Il avait déjà montré le chemin en allant chercher de l’aide auprès de son mentor devenu finalement son bourreau, à qui il a demandé du renfort armé pour s’emparer du pouvoir de Bangui.

Quand on fait une telle démarche, on ne fait rien de moins que trahir son pays, son peuple, même si l’intention était de sortir ce peuple d’une certaine difficulté. C’est dire qu’un tel problème aurait dû se régler exclusivement avec la participation, uniquement que, des centrafricains. Aujourd’hui, Bozize, après avoir plongé le pays et son peuple dans une situation honteusement pitoyable et douloureuse, se permet de dire qu’il est prêt à retourner à BANGUI, pour reconquérir le pouvoir qu’il a perdu. Personne ne peut se fier à de tels propos si ce n’est que croire que celui qui les tient doit avoir des fourmis dans la tête. Prendre une telle position n’est pas non plus donner un quitus au chef de la SELEKA qui a décidément mis les pas dans ceux de BOZIZE.

La réalité est que comme BOZIZE, il s’est entouré de troupes étrangères pour conquérir le pouvoir de BANGUI, et comme BOZIZE qui n’écoutait personne, il est décidé à mourir s’il le faut, pour conserver ce pouvoir car dit-il «  je n’ai pas peur de mourir ». Pendant ce temps, ses hommes tuent les centrafricains dont il est chargé de la protection, sans qu’il parvienne à les en empêcher. Bref, faudrait-il qu’il soit encore vrai centrafricain pour ne pas laisser toutes les dérives caractérisées par les tueries, les enlèvements, les viols, les saccages, les pillages et les réquisitions arbitraires des logements des pauvres centrafricains illustrer le nouveau mode de gouvernance qui est celui de la SELEKA .

Gouverner un pays, ce n’est pas faire des nominations à longueur de journée. Gouverner un pays, ce n’est pas badigeonner les murs des vieux bâtiments pour leur donner une apparence nouvelle. Gouverner un pays ce n’est pas changer les dénominations des institutions majeures, pour faire croire à une rénovation. C’est une méthode qui rappelle étrangement les gouvernements d’Afrique des années soixante-dix, où il suffisait de changer le nom d’un pays, le nom de sa capitale, le drapeau parfois, le nom d’un aéroport ou d’un stade pour faire la une des journaux nationaux et internationaux.

Nous ne sommes plus à cette époque-là. Aujourd’hui, on parle de grands chantiers et d’avenir. Débattre de la question des FACA qui doivent devenir un ARC est un non-sens, alors, ce sujet ne mérite même pas un débat car on voit bien que c’est du divertissement, mais un divertissement dangereux. Car, après cela, il suffira de penser à changer le nom de BANGUI, de CENTRAFRIQUE, de refaire une autre devise, de changer les noms de toutes les institutions pour que la boucle soit bouclée et que vive l’islamisation camouflée, qu’on ne veut pas brandir aujourd’hui. La tombe de BOGANDA n’avait-elle pas été déjà saccagée ? Un signe qui ne trompe pas ?

Le chef de la SELEKA ignore ou fait semblant d’ignorer que le pays est dans une période de transition et que le travail d’une transition n’est pas celui qu’il est en train de conduire. A quoi sert la feuille de route de la transition ? Faut-il attendre de passer un voire deux ans avant de penser à la mise en place réelle de cette feuille de route ? L’aboutissement final de cette feuille n’est-elle pas la sécurisation du pays et l’organisation d’élections libres et transparentes ? L’armée centrafricaine, les FACA doivent rester entièrement une armée centrafricaine, qui ne doit compter que des nationaux centrafricains en son sein. Le seul soudanais ou tchadien qui serait admis dans cette institution serait une grave atteinte à la sûreté de l’État et les centrafricains ne devraient pas accepter une telle entorse à leur sécurité. Et même les tchadiens qui occupent des postes ministériels aujourd’hui dans le gouvernement constituent une honte pour le pays tout entier et nous renvoient à l’époque de l’empire, où nous étions une curiosité mondiale.

Les mêmes erreurs qu’a commises BOZIZE en son temps sont en train de se répéter, aggravées de «  l’acceptation des hommes étrangers dans l’administration centrafricaine ». Seuls les centrafricains peuvent dire non à cette humiliation et refuser de collaborer avec un tel système. Cela passe par la manifestation d’être centrafricain, d’être fier de l’être et par l’honneur d’être un homme comme tout autre et de refuser de se soumettre à un pouvoir dans lequel on ne se reconnaîtrait pas.

La FRANCE a souffert du nazisme à une époque donnée de son histoire, elle a su tirer les leçons de cette période pour retrouver son statut de pays libre et fort. La délation et la collaboration avaient favorisé cet état de soumission, la solidarité et le patriotisme ont permis à la FRANCE de relever la tête. Tirons une bonne leçon de cette grande histoire.

Adolphe PAKOUA

Cpi, Bensouda, Gbagbo, Ouattara: Charles Onana explose

L’écrivain franco-camerounais, Charles Onana, l’auteur du livre à succès Côte d’Ivoire le coup d’Etat, rompt le silence. Le procès du Président Laurent Gbagbo, «la coalition des menteurs», la gouvernance Ouattara…, il dit tout avec le style qu’on lui connait. Bref lisez plutôt.

CIVOX. NET
Vendredi 2 Août 2013 – 09:20

Charles ONANA

Charles ONANA
Le succès de votre livre  Côte d’ivoire, le coup d’etat vous a-t-il surpris ?

Oui, J’ai été surpris. Car je ne mesurais pas à quel point les Ivoiriens avaient souffert de l’injustice et du mensonge médiatique à propos des événements de 2011. Je dois dire que j’ai pris la mesure de ce que les peuples peuvent endurer lorsqu’ils se sentent floués par les décisions arbitraires de ce qui est convenu d’appeler la Communauté internationale.

La Cpi estime que les preuves contre le Président Laurent Gbagbo sont insuffisantes. Quelle est votre lecture d’une telle décision ?

Ce n’est pas que les preuves sont insuffisantes.  Il n’y en a pas!

Pensez-vous que Fatou  Ben – souda, la procureure de la Cpi pourra trouver de nouvelles preuves contre le Président Laurent Gbagbo ?

Elle a hérité d’un sale dossier. Mais elle ne peut pas désavouer son prédécesseur, Luis Moreno Ocampo. Elle est prisonnière de la mission allouée au procureur dans cette affaire contre le Prési – dent Laurent Gbagbo. Il est d’ail – leurs surprenant de parler de «preuves insuffisantes» alors que tout le monde avait entendu qu’il y en avait beaucoup.

Pourtant, le régime d’Abidjan annonce déjà de nouvelles preuves…

Le régime d’Abidjan n’est plus crédible sur ce dossier. Il a annoncé au monde entier que le Président Laurent Gbagbo était coupable. Et l’a déporté à La Haye affirmant détenir des preuves accablantes contre lui et son régime. Où sont passées ces preuves ? J’ai vu la construction de l’acte d’accusation contre le Président Laurent Gbagbo au mois de mars 2011, c’est-à-dire avant son arrestation le 11 avril 2011. J’ai compris où l’on voulait en venir. Et j’avais avisé en temps et en heure,  les conseils du Président Laurent Gbagbo. Je ne sais pas s’ils ont fait leur travail, mais je leur ai communiqué l’acte d’accusation en ma possession alors que le Président Laurent Gbagbo était encore au pouvoir. Il n’y avait aucun élément sérieux dans ce document préparé par deux avocatsparisiens d’Alassane Ouattara. J’ai dit à plusieurs reprises que le dossier du Président Laurent Gbagbo était vide et on en a aujourd’hui la démonstration.

A votre avis, pourquoi le régime actuel qui accuse le Président Laurent Gbagbo de crime contre l’humanité n’a pas fait autopsier les corps des supposées victimes de Gbagbo ?

Parce ce qu’il ne s’agit pas effectivement des victimes du Président Laurent Gbagbo. C’est aussi simple que cela. Imaginez que ce fut le cas, des experts légistes auraient été désignés et le procureur se serait fait un plaisir de documenter son acte d’accusation.

La Cpi refuse de lui accorder la liberté provisoire, sous prétexte qu’il est populaire…

Ecoutez, l’attitude de la Cpi était prévisible. Un dossier bâclé et mal ficelé par Luis Moreno Ocampo a été remis à Fatou Bensouda. Une Communauté internationale qui ne veut pas perdre la face, une Cpi qui a fait du cas Gbagbo, une vitrine de son action politico-judiciaire. Et au bout du compte, un régime qui a menti sur de prétendus crimes posté – lectoraux de Gbagbo. Tout ce petit monde est coincé et ne peut pas se dédire. Résultat: la coalition des menteurs est bien embarrassée et joue la montre. C’est l’image et la crédibilité de toutes ces institutions qui sont fortement écornées.

Quelle est l’issue que vous entrevoyez pour ce procès ?

Deux solutions : ou bien tout le monde admet que l’éviction  du Président Laurent  Gbagbo était purement politique et on le libère. Ou alors, les uns et les autres cherchent une sortie honorable en refusant de reconnaître son innocence. Dans ce cas, ils vont gagner du temps et faire traîner le procès en essayant d’échafauder autre chose. Dans tous les cas, la Cpi doit avouer son échec dans ce dossier. Le Président Laurent Gbagbo n’a rien à faire dans cette Cour,  ni en prison. Ils en font un martyr de la démocratie en Afrique…Le Président Laurent Gbagbo doit donc être libéré, car ils n’ont rien contre lui. C’est clair! De toutes les façons, c’est le seul moyen de prouver qu’il n’est pas un prisonnier politique et que la Cpi n’est pas un instrument au service de la Communauté internationale.

De Korhogo à la Cpi, comment trouvez-vous aujourd’hui l’homme Gbagbo ?

Je crois qu’il est très digne et combatif. Rien ne lui a été épargné: brutalité contre son fils, sa femme, lui-même, ses collaborateurs, les injures, l’humiliation, etc. Aujourd’hui, ses détracteurs sont étrangement silencieux.  Ils n’ont peut-être rien à dire ou ils se sentent mal à l’aise.

Quel est votre regard sur le régime Ouattara ?

Je crois que l’ambassadeur de France, feu Renaud Vignal est celui qui avait le mieux résumé sa personnalité. S’agissant du régime actuel à Abidjan, je crois qu’il se passe de commentaires. Les faits parlent d’eux-mêmes.

Alassane Ouattara se promet de faire de la Côte d’ivoire, un pays émergent en 2020. Y a-t-il, selon vous, des actes forts qui le font penser ?

Il y a fort longtemps je crois, probablement sous Houphouët-Boigny, que la Côte d’Ivoire a émergé. Mais, j’ai l’impression qu’elle a coulée depuis et qu’elle est plutôt en immersion dans les eaux troubles.

Comment la réconciliation pourra-t- elle se faire en Côte d’ivoire ?

En rendant aux Ivoiriens,  le respect qu’ils méritent. Et leur droit élémentaire de choisir leurs propres dirigeants. En traitant tous les crimes qui ont été commis dans ce pays de façon équitable et impartiale entre 2002 et 2011 et même après. En rendant aux Ivoiriens leurs terres et leurs biens spoliés ou confisqués.

Est-elle possible sans le Président Laurent Gbagbo ?

Elle sera difficile sans lui!

Dans le camp Ouattara, on dit que libérer le Président Laurent Gbagbo, «c’est brûler la Côte d’ivoire»…

On a déjà brûlé la Côte d’Ivoire.  Et il me semble que ceux qui l’ont fait n’ont pas encore rendu les comptes au peuple ivoi – rien. Généralement, ceux qui crient aux loups savent toujours ce qui se passe dans la bergerie!

Pensez-vous qu’un jour, Soro et ses ex-chefs de guerre répondront de leurs actes devant la Cpi, comme le souhaitent certaines Ong de droits de l’Homme ?

C’est une question qui mérite d’être posée à la Cpi et à la procureure Fatou Bensouda. Il semble que leurs enquêtes sont lentes et difficiles de ce côté-là.

A Abidjan, le régime a récemment organisé des marches de supposées victimes du Président Laurent Gbagbo pour selon lui, interpeller la Cpi. Quel est votre avis ?

Apparemment, les marches sont plus faciles à organiser que les preuves à rassembler. Ces dernières me semblent plus importantes que les marches au stade actuel du dossier.

Interview réalisée par Guehi Brence

gbrence02063193@yahoo.fr
Le Temps N° 2967 du jeudi 1er août 2013

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Journal Le Pays Centrafrique

il y a 3 heures ·

DISCOURS DE L’AMBASSADEUR,
HAUT REPRESENTANT DE LA FRANCE AUPRES DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE,
A L’OCCASION DE LA FETE NATIONALE,
RESIDENCE DE FRANCE, BANGUI, 14 JUILLET 2013

Chères et Chers Compatriotes,
Chères et Chers Amis européens,

Lorsque mon épouse et moi-même, entourés de tout le personnel de l’ambassade, avons eu le plaisir de vous accueillir en cette résidence, pour la première fois, le 14 juillet 2012, personne ne pouvait prédire tous les événements que nous allions vivre ensemble.

En vérité, ces douze mois furent une annus horribilis. Je ne reviendrai pas sur tous les faits qui l’ont jalonnée de crainte de raviver, en ce jour de fête, des circonstances dramatiques, de tristes, pénibles, voire traumatisants, souvenirs. Pourtant ils restent vivaces, comme sont encore présents dans nos mémoires, tous ceux de nos compatriotes et amis qui ont décidé de quitter définitivement ce pays où ils se plaisaient.

De ces longs mois, surgit le 26 décembre 2012, ce jour honteux où les arrières petits-fils des combattants de Bir-Hakeim, alors que les échos de la célébration du 70ème anniversaire de la bataille ne s’étaient pas encore dissipés, les descendants des héros du 2ème bataillon de marche de l’Oubangui-Chari ont attaqué l’ambassade de France et brûlé le drapeau français. Je ne l’oublierai jamais. Je ne le pardonnerai jamais.

Partout dans le monde c’était la fête. Mais à Bangui, les Français étaient en grand danger. Car la communauté française a été visée et menacée comme elle ne l’a jamais été par la suite. A ce moment-là, nous n’avons jamais été aussi près d’une évacuation tant la menace était réelle. A ce propos, je rappelle qu’une évacuation n’est pas décidée localement par l’ambassadeur. Elle résulte d’une décision du ministre des affaires étrangères après une analyse approfondie de la situation avec notamment le ministre de la défense, à la lumière de l’appréciation de l’ambassadeur, sous l’autorité du Président de la République.

Après ce 26 décembre 2012, il y a eu bien d’autres événements qui resteront gravés dans nos mémoires pour longtemps. Mais, comme dans tous les moments pénibles, nous avons su resserrer nos rangs, faire face et tenir. Chacun, à sa place, a été admirable.

J’exprime ma gratitude à tous les chefs d’îlots qui, alors qu’ils étaient inquiets pour leur propre famille, se sont mis au service de l’intérêt général, relayant les informations et consignes de l’ambassadeur.

Je veux témoigner ma reconnaissance à nos forces armées, à tous les officiers, sous-officiers et militaires du rang des détachements Boali XXXI et XXXII, aux renforts venus de Libreville et à leurs chefs : le lieutenant-colonel Benoît Fine, le lieutenant-colonel Jean-Marc Demay, le colonel Bruno Paravisini, sous l’autorité du général Jean-Jacques Toutous. Ils ont assuré la sécurité des Français, et de personnes d’autres nationalités d’Europe et d’ailleurs, de nos emprises, du Lycée français Charles de Gaulle, des centres de mise en protection des 17 villas et de l’Institut Pasteur, et de l’aéroport de M’Poko. Grâce à eux, AIR FRANCE a réussi à assurer la continuité de la desserte aérienne de Bangui même après le 24 mars.

Et puisque je parle d’AIR FRANCE, je voudrais, ici, rendre hommage à tous le personnel de l’agence de Bangui, toujours présent, actif et compréhensif à l’égard des préoccupations des Français, hommage aussi aux responsables régionaux et nationaux de la compagnie avec laquelle nous avons toujours travaillé en parfaite confiance.

Evoquant nos forces armées, je salue le détachement Boali XXXIII qui assure la continuité de la mission.

Je remercie aussi nos grandes entreprises, notamment TOTAL et ORANGE qui, comme AIR FRANCE, ont développé une action citoyenne remarquable.

Je remercie aussi tous ceux qui, à un titre ou à un autre, ont contribué avec courage, sang-froid et dévouement, chacun dans son domaine, à la sécurité de nos compatriotes, qu’ils ont accueillis chez eux ou dans les centres de mise en protection des 17 villas et de l’Institut Pasteur. A tous, je suis reconnaissant, comme je suis reconnaissant à M. André Lemonnier, votre élu à l’Assemblée des Français de l’étranger et aux associations, à l’Union des Français de l’étranger et à Français du Monde-ADFE.

Enfin, je voudrais ici rendre hommage à tous les personnels de l’ambassade. Certains diront qu’ils n’ont fait que leur devoir, certes. Mais ils l’ont fait dans des conditions que peu imaginent. Malgré les critiques, il y en a toujours en pareille circonstance, c’est normal et humain, ils ont tenu. Leur travail a d’ailleurs été reconnu et apprécié par le ministre des affaires étrangères, qui leur a prodigué ses remerciements et ses encouragements. Chaque fois qu’il m’a appelé pour faire le point sur la situation, M. Laurent Fabius n’a jamais manqué de me demander de leur transmettre ses félicitations. Je leur dis ici, combien je suis fier de leur travail, combien je suis fier d’eux.

J’associe dans un même hommage tous nos conjoints qui prennent leur part de tension, de stress et font preuve du même courage.

J’aurai aussi l’occasion de remercier de son soutien, le Directeur du Centre de crise du ministère des affaires étrangères qui effectuera une visite à Bangui à la fin de la semaine. A travers lui, je remercierai toutes les forces de renfort, civil, militaire et de gendarmerie nationale, notamment le GIGN et la garde républicaine.

Le bilan du travail de tous se suffit à lui-même : on ne dénombre aucun mort parmi notre communauté.

Nous avons tenu. Grâce à cette ténacité, nous avons rouvert, dès les 4 et 9 avril, les classes du lycée français Charles de Gaulle de Bangui pour permettre aux élèves de passer leurs examens de fin d’année.

Le pari de l’ambassade, de l’équipe administrative et éducative, des familles, des élèves eux-mêmes, de l’Association des parents d’élèves dont je salue le président, de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger qui nous a toujours soutenus, ce pari, mes Chers Compatriotes, est gagné : le pourcentage de réussite au baccalauréat, 96%, sans précédent à Bangui, soit 10 points de plus que la moyenne nationale, est notre plus belle récompense. Félicitations à ceux qui se souviendront, toute leur vie, des conditions dans lesquelles ils ont obtenu leur diplôme.

Grâce à cette ténacité, nous avons réussi à maintenir en RCA, une offre d’enseignement français sans hypothéquer l’avenir. C’est vrai, à la prochaine rentrée scolaire, les choses ne seront pas tout à fait comme avant. Mais avec le support du CNED, nous préservons l’essentiel, à savoir l’homologation qui permet aux élèves de passer les examens qui débouchent sur les diplômes français.

Nous voulons aussi que l’Alliance française reprenne les enseignements de français à la rentrée et, dès que possible, ses activités culturelles.

Mes Chers Compatriotes : rien, ni personne, ne nous abattra.

Comme l’a dit M. François Hollande, Président de la République, le 27 décembre 2012 : en RCA, « si nous sommes présents, ce n’est pas pour protéger un régime, c’est pour protéger nos ressortissants et nos intérêts et en aucune façon pour intervenir dans les affaires intérieures ». Mais nous soutenons un Peuple.

C’est pourquoi, au rythme du rétablissement de la sécurité et de l’Etat de droit, la France se préoccupe de ceux qui souffrent de la cruauté et de la frénésie barbare et destructrice de la Séléka.

Avec les ONG spécialisées, la France mène le combat pour la vie, contre la malnutrition, pour les droits de l’Homme, pour le rétablissement de la démocratie, en particulier à travers le redressement de la presse privée.

En visite à Bangui, cette semaine, Mme Kristalina Georgieva, Commissaire européenne chargée de la coopération internationale, de l’aide humanitaire et de la réaction aux crises, a annoncé que l’Union européenne consentirait un effort particulier en faveur des populations centrafricaines déshéritées. Déjà partie prenante de cette aide en qualité d’Etat membre, la France complète sa participation à l’effort collectif européen par une contribution bilatérale de plus d’un milliard de francs CFA. Je signerai cette semaine des conventions pour la mise en œuvre de cette aide avec des ONG et le Comité international de la Croix Rouge.

Nous soutenons nos entreprises sans lesquelles il n’y aura pas de reprise économique. Elles ont été durement éprouvées. Il faut avoir beaucoup de courage pour se remettre au travail, alors que le résultat de tant d’efforts, parfois d’une vie, a été anéanti en quelques heures de pillage.

Mes Chers Compatriotes, je le redis : rien, ni personne, ne nous abattra.

Face à cette situation, on peut le comprendre, nos rangs se sont clairsemés. Notre communauté a fondu de moitié depuis décembre dernier. Cet éloignement, provisoire pour beaucoup, ne fait que renforcer la pugnacité de ceux qui restent, c’est-à-dire de vous-mêmes qui êtes ici. Vous êtes les forces qui aideront à la construction de ce pays.

Je dis bien construction. En effet, je crois qu’il ne faut pas « reconstruire » la RCA sur les bases du passé qui ne feront que resurgir ses vieux démons. Il faut voir loin. Il faut « bâtir » la RCA nouvelle du XXIème siècle. Une RCA tournée vers le futur, la mise en valeur de ses richesses agricoles et minières, les industries d’avenir, les nouvelles technologies, et sa jeunesse. Pour cela, il faut faire un effort massif dans l’enseignement, l’école est une priorité nationale absolue. Comme doit l’être la lutte contre la corruption.

Dans ce contexte, la France, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, entend jouer un rôle, tout son rôle, en relation avec le sens des responsabilités dont doivent faire preuve nos cousins africains. Ils doivent trouver en eux-mêmes les forces, les voies et moyens de résoudre les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Dans la crise actuelle, la France a d’emblée appelé à la cessation des combats et à une solution négociée. Elle soutient l’action de la CEEAC et de l’Union africaine. Elle participe au comité de suivi et du groupe de contact. Elle apporte son appui logistique à la FOMAC. Son ambassade est ouverte et n’a jamais cessé de fonctionner.

Une fois promulguée, la Charte constitutionnelle de la transition ouvrira une nouvelle étape de la marche vers l’élaboration d’une Constitution et d’élections aussi vite que possible comme c’est le cas au Mali.

En Afrique, la France et l’Union européenne, dont je salue fraternellement l’ambassadeur, qui est souffrant, ainsi que les consuls honoraires représentant les Etats membres, sont aux avant-postes. La France reste présente au côté de ses amis africains. Elle l’a prouvé et continue à le faire. Elle l’a montré ce matin sur les Champs-Elysées. Des représentants des forces africaines impliquées dans le combat contre le terrorisme au Mali ont défilé ensemble sous le regard du Président de la République et du Secrétaire général des Nations Unies.

Mes Chers compatriotes, Chers amis européens, cette année nous avons voulu nous retrouver ensemble, entre nous. C’est le sens de la fête de la Fédération du 14 juillet 1790 que nous célébrons chaque année. C’est le jour où, dans un même élan patriotique et républicain, nous célébrons le bonheur d’être Français et d’appartenir à une Nation fière de son héritage, une Nation qui, dans les épreuves, sait s’unir pour surmonter les difficultés d’aujourd’hui et envisager demain avec espoir et confiance.

Ces valeurs de Liberté, d’Egalité et de Fraternité, qui sont notre ciment national et notre message au monde, nous voulons les partager avec ceux qui viennent enrichir la communauté française. La fête nationale est particulièrement bien choisie, pour accueillir aujourd’hui dans la citoyenneté et la communauté française, Mme Marie-Louise Nabila Nguilé que j’invite à me rejoindre et à qui je remets son titre officiel de nationalité française et par là-même de citoyenneté européenne.

Comme membre de la Nation française, parmi nos devoirs, il y a le devoir de mémoire et de solidarité. Car la Nation est un tout insécable. Ayons donc une pensée pour nos soldats engagés sur des théâtres d’opérations extérieures, pour nos compatriotes dont la nationalité française leur vaut d’être retenus en otages. Ayons également une pensée pour les victimes de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge.

Un mot enfin pour saleur tous ceux qui rejoignent bientôt une autre affectation. Nous les voyons partir à regret. Je salue également les membres de l’Ordre national du Mérite qui fête cette année le cinquantième anniversaire de sa fondation par le Général de Gaulle.

Mes Chers Compatriotes, ma femme et moi, servis par les circonstances, avons voulu restaurer l’esprit républicain et convivial du 14 juillet qui est avant tout la fête de tous ceux qui sont la richesse de la France, « de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle ». Cette richesse ce sont les Français eux-mêmes, c’est-à-dire vous-mêmes.

Mes Chers Compatriotes, tout en vivant votre citoyenneté européenne, soyez heureux et fiers d’être Français.

Du fond du cœur, vive la République et vive la France.

Pour exprimer cette communion patriotique et cet élan, j’ai demandé à nos soldats de chanter la Marseillaise. Je vous invite à la chanter avec eux à leur rythme.

  • 2 personnes aiment ça.
  • Qui Dit Mieux Pourquoi il ne mentionne même pas le nom d’une seule autorité Centrafricaine en terme de remerciemment, la RCA n’existe pas ou bien? mdrrrrrrrr

    il y a 3 heures via mobile · J’aime

  • Harold Ngallo Soutenir un peuple pourquoi donc pas nous Soutenir La France,Centrafrique Na pas une force pour retablir de l’ordre le peuple dont vous pouvez le venir en aides est en detresse, et centrafrique est pris en otage

    il y a 2 heures via mobile · J’aime

  • Jeremie Nambode La france n’a pas d’ami,mais elle n’a que ses interets,nous ne pouvons pas conter sur elle,pour nos autorite’s actuelle,elles ne st pas aimee d’abord par ns meme…..c’est normal

    il y a environ une heure via mobile · J’aime

APPEL A TOUTES LES ASSOCIATIONS CENTRAFRICAINES

QUEL REMEDE CONTRE LA PESTE ?

Depuis le 24 décembre 2012, date à laquelle la coalition SELEKA a mis son couteau sous la gorge des centrafricains pour les menacer dans leur sommeil, dans leurs déplacements quotidiens et dans leurs libertés, le CENTRAFRIQUE tout entier ne sait plus de quoi demain sera fait. La vie y est devenue aléatoire, car chacun peut être enlevé à tout moment par les éléments de la SELEKA pour ne plus jamais retrouver sa famille.

Avant l’invasion de BANGUI par les forces du mal, chacun se rappelle les paroles d’un porte parole de la SELEKA, à l’époque en France, qui déclarait sur tous les médias que la SELEKA n’agissait que pour demander le départ de BOZIZE du pouvoir, et qu’elle n’était en aucune façon intéressée par le pouvoir.

Aujourd’hui, ce porte-parole occupe des fonctions éminemment importantes en tant que directeur Général de l’aviation civile, en attendant d’avoir des fonctions plus importantes car, au rythme où vont les nominations, il serait étonnant qu’il ne soit alléché par une promotion beaucoup plus lucrative et beaucoup plus prestigieuse.

Comment peut-on faire confiance à des oiseaux de cette nature ? La défaillance de la gouvernance de Bozizé a permis à n’importe quel vautour africain de venir participer au festin gratuit qu’offrait le CENTRAFRIQUE, à travers l’inexistence d’une armée chargée de protéger ses frontières. Cette défaillance a permis à tous les corbeaux, de se passer pour des centrafricains, de revendiquer une grosse part du gâteau centrafricain à travers les pillages en tous genres, les viols, l’usage de la violence gratuite et enfin le bénéfice de titres administratifs et politiques qu’en leurs propres cieux, ils ne daigneraient solliciter.

Ainsi, des tchadiens et des gens venus d’ailleurs, qui n’ont aucun lien avec le CENTRAFRIQUE, sont aujourd’hui ministres du berceau de BOGANDA, hauts cadres des services publics du pays de BOGANDA, au détriment même de ceux pour qui BOGANDA s’était battu pour les sortir de la servitude et de la misère.

Et aujourd’hui, la servitude et la misère sont les maillots que les éléments de la SELEKA veulent voir sur le dos de chaque centrafricain.

Les centrafricains peuvent-ils docilement accepter de se faire habiller de la sorte ? Pendant longtemps ?

Qui tue par l’épée, mourra par l’épée, dit-on. Les dictons et les proverbes ne naissent pas d’eux-mêmes. Ils sont les fruits de l’expérience commune, populaire.

Les rebelles qui ont le pouvoir aujourd’hui en CENTRAFRIQUE étaient des bandes éparses, qui avaient beaucoup de mal à déferler sur Bangui et à prendre le pouvoir comme si on ramassait un fruit mûr tombé déjà à terre. Aucune de ces bandes ne pouvait sortir de son gîte broussailleux pour s’engager fièrement sur les routes principales du pays, afin de conquérir de vastes zones et de s’emparer de la capitale.

En se coalisant, elles se sont donné les moyens, ont trouvé les forces nécessaires pour atteindre des objectifs qu’elles ne s’étaient pas imaginés, qu’elles n’avaient pas envisagés.

L’épée de toutes ces bandes rebelles a été la mise en place de leur coalition. Et comme nous l’avons relevé, qui tue par l’épée, ne trouvera la mort que par l’épée.

En effet, si le souhait de la SELEKA est de détruire complètement le CENTRAFRIQUE, d’anéantir son peuple et de créer un « no man’s land » sur le territoire, il appartient désormais aux centrafricains de comprendre que la seule arme dont ils disposent avant d’appeler l’aide de l’extérieur est l’arme même de la SELEKA.

Des dispositifs, très positifs, des structures, ont été mis en place çà et là, en EUROPE et ailleurs (en AFRIQUE , en AMERIQUE) pour venir en aide aux populations meurtries. Compte tenu de la persistance de la SELEKA à tuer gratuitement, à procéder à des enlèvements de personnes, à des pillages intolérables, il convient de passer à la vitesse supérieure.

Et cette vitesse supérieure, ce sera le rassemblement dans un dispositif unique centralisé mais avec des cellules représentatives dans tous les endroits où toute action aidant à sortir très rapidement de cette crise peut être menée.

Toutes les associations centrafricaines, à travers leur conseil d’administration, doivent se pencher sur ce problème et envisager une grande réunion des associations en vue de définir les orientations et les stratégies COMMUNES à mener pour sensibiliser davantage l’opinion internationale, qui n’ignore pas la crise centrafricaine, loin s’en faut, mais semble adopter la position attentiste du « wait and see », quand bien même elle saurait que des centrafricains se font massacrer chez eux, par des hommes venus d’ailleurs.

C’est donc pourquoi nous demandons et insistons pour que se mette en place une alliance des associations centrafricaines, tambour, qui nous aidera non seulement à apporter un peu de soulagement aux nôtres, mais dont l’écho parviendra aux oreilles de ceux qui ne veulent rien entendre ou de ceux qui n’ont rien entendu ; tambour dont la taille et la puissance nous permettront d’être visibles.

BOGANDA nous avait prévenus lorsqu’il déclarait : «  MALHEUR A L’HOMME SEUL ».

Adolphe PAKOUA

CENTRAFRIQUE : LES POUVOIRS DE L’OCCULTE

Dieu a créé le monde et l’a peuplé de toutes les espèces vivantes et inorganiques qui lui sont venues à l’esprit. Parmi les espèces vivantes caractérisées plus particulièrement par l’espèce animale, il y a l’homme. L’homme est une créature qui se distingue des autres par son intelligence. Cette intelligence a traversé des siècles et des siècles, pour connaître une évolution fulgurante et faire que l’homme soit capable aujourd’hui, de voyager à des milliers et des milliers de kilomètres, loin de chez lui, loin de sa planète.

Ceci a été possible parce que l’homme était happé par l’esprit de transcendance, pour dans un premier temps se défaire de certaines pesanteurs nées de la tradition, afin de faire des choix judicieux capables de le faire avancer, de lui faire améliorer son environnement, de lui rendre faciles les corvées domestiques quotidiennes et d’assurer avec un peu moins de tracasseries, les besoins vitaux élémentaires.

L’homme occidental a, avant tout le monde et mieux que tout le monde, compris cela et il n’est donc pas étonnant que le monde d’aujourd’hui se subdivise en catégories de pays avec d’un côté les pays avancés, au niveau desquels d’autres essaient de s’élever en se hissant dans la catégorie de pays émergents, et de l’autre, le reste des pays, empêtrés encore dans des difficultés de développement liées à leur manque de richesses ou à leur mode de gouvernance enchaîné dans des archaïsmes éculés, si la redondance peut être à juste titre pardonnée.

Le CENTRAFRIQUE fait partie de la dernière catégorie de pays, ceux-là mêmes qui peinent à trouver leur chemin dans le processus du développement économique et social, non pas à cause d’une absence de richesses, mais davantage à cause de la gouvernance du pays, qui fait l’unanimité dans toutes les analyses économiques et politiques.

Sans revenir à l’histoire, pour dénoncer une énième fois les défaillances des uns et des autres, force est de constater qu’en cette année 2013, le CENTRAFRIQUE est plus pauvre qu’il n’était en 1960, année de son émancipation. Il suffit de s’en référer au seul budget de l’État pour se rendre à l’évidence. Ainsi, de nos jours, l’État est incapable de subvenir aux besoins de son propre fonctionnement, quand il le faisait sans la moindre inquiétude dans les années soixante.

Cette dégringolade, qui ne se caractérise pas seulement par la capacité de l’État à fonctionner normalement, trouve aussi son explication dans la défaillance des hommes, dans la piètre formation de beaucoup d’entre eux, à laquelle s’ajoutent les lourdes responsabilités publiques qui leur sont, de surcroît, confiées, en dépit de leur incompétence.

Pour s’en convaincre, et les bras nous en tombent quand certains continuent d’évoquer les FACA alors que cette institution a disparu depuis bien longtemps, lorsque les zaraguinas semaient déjà la terreur dans les provinces. Elle n’était plus qu’une coquille pleine de silhouettes d’officiers généraux, de colonels et autres officiers subalternes. C’est pourquoi, en tant que telles, cette colonne d’officiers supérieurs est restée muette comme une bande de carpes, pendant que des centrafricains se faisaient détrousser sur les routes et parfois dans les champs.

Sur le plan de la gouvernance générale, avec un gouvernement bien assis, pendant que les ponts s’écroulaient dans Bangui, pendant que des sous-préfets et des médecins se faisaient molester ou tuer dans les provinces, qu’ont fait les ministres concernés à l’époque ? Ils n’avaient rien vu, rien entendu.

Aujourd’hui, la population de BANGUI est obligée de faire chanter les casseroles pour faire entendre ses cris de détresse. Un ministre de la République avoue aller à son bureau par ses propres moyens parce que d’autres, plus forts que lui, lui ont confisqué son véhicule de fonction. Quelle est la réaction des autres membres du gouvernement par rapport à cette aberration ? Quelle est la réaction de l’autorité qui l’a nommé à ce poste ? Dans d’autres cieux, ne dit-on pas qu’un gouvernement est une équipe qui joue dans le même sens, et ne parle-t-on pas de solidarité gouvernementale ?

A Bangui, comme dans tout le CENTRAFRIQUE, tout le monde sait ce que signifie l’expression «  KOBE TI YANGA ».

A y voir de plus près, il ne s’agit plus d’une expression, mais d’un système. Un système de gouvernance où seul l’individu est placé au cœur du pouvoir. Un individu totalement démuni, à qui l’on fait croire qu’il est puissant alors qu’il n’est qu’un simple ver, car il suffit de le dépouiller de la veste qu’on lui a collée sur le dos, pour qu’il se rende compte de sa nudité, et pour qu’il ne soit plus capable de faire quoi que ce soit.

A ce système s’ajoutent les menaces de la tradition, que beaucoup négligeraient car imbus du raisonnement scientifique. Ainsi surviennent ce que nous appelons les pouvoirs de l’occulte, avec tout le fétichisme « ethnique » que cela suppose et toute la prolifération des croyances sectaires que le pays recouvre.

Ce n’est donc pas pour rien qu’ayant pris en compte toutes ces considérations, l’on se pose moins la question de savoir pourquoi un fervent avocat des droits de l’homme, une fois rentré dans les costumes du pouvoir, n’a plus la langue tranchante du défenseur des hommes opprimés, pour alléger les souffrances du peuple dont il a la charge ? Sous quelle intimidation occulte est-il assujetti ?

Nous apprenons par ailleurs les menaces de mort que certains font sur d’autres pour les empêcher de parler de ce qu’ils savent.

Est-ce ainsi que le CENTRAFRIQUE pourra se mettre debout ? Est-ce à force d’envoûtements, d’intimidations « magiciennes » ou magiques, pour taire tous les esprits ouverts à l’innovation et au changement véritable de pratiques, en vue du développement souhaité par tous, qu’on arrivera à bâtir ce pays ?

Les vrais ennemis du CENTRAFRIQUE sont ceux qui empêchent les centrafricains de parler, de dire ce qu’ils ont à dire. Chacun à le droit de parler, tout comme chacun a le droit de répondre pour défendre ses points de vue, ses idées. Cela ne peut pas se faire dans ou sous la menace, cela ne peut pas se faire à travers les insultes.

La faiblesse des dirigeants centrafricains, qui a entraîné la ruine du pays, vient de ce qu’ils n’ont jamais voulu entendre les idées contraires aux leurs, les idées dont ils n’ont pas été à l’origine et les idées vraies, qui les ont souvent mis mal à l’aise. Cette faiblesse se trouve amplifiée avec l’entêtement à vouloir détenir le pouvoir jusqu’à la mort, en faisant recours à des puissances inavouées et malicieuses, souvent éphémères et assassines. Il suffit de faire un tour d’horizon du milieu politique centrafricain, pour se rendre compte que le pays est aussi l’un des rares pays au monde à avoir perdu précocement la plupart de ses dirigeants politiques d’expériences, et qu’on y trouve très peu de références, sinon aucune. Le CENTRAFRIQUE sortira de ce gouffre quand ses dirigeants auront compris les dégâts de la double nature.

Adolphe PAKOUA

CENTRAFRIQUE : QUE FAIRE FACE AU CANCER ?

Au moment où le peuple centrafricain continue de souffrir des exactions des troupes venues de l’étranger pour l’assujettir à cause de la cupidité de certains de ses fils qui ont voulu à tout prix s’emparer du pouvoir pour assouvir leur propre faim,

Au moment où des efforts sont tentés çà et là pour essayer de sécuriser le pays en désarmant ceux qui ne sont pas censés porter des armes, et surtout des armes de guerre, au moment où le gouvernement éprouve d’énormes difficultés à asseoir sa propre autorité pour orienter le pays vers une sortie de crise rapide,

Au moment où les partis politiques ne sont plus que des coquilles vides qui n’attendent que le rétablissement de la paix pour engager leurs campagnes démagogiques et chercher à tromper encore le peuple pour gagner plus tard son suffrage, sans un vrai programme politique,

Au moment où les discours religieux semblent prendre le relais de l’action politique à cause du désespoir qui a gagné toutes les couches sociales, et en ayant une pensée pour toutes les victimes qui ont vu les foudres de l’ennemi s’abattre sur elles, nous pensons aux victimes de massacres gratuits, de viols inqualifiables, de pillages sauvages et autres exactions, il convient de se demander quelle attitude prendre pour éviter de plonger le pays dans un cycle de haine et d’esprit de vengeance aveugles et dramatiques.

Un adage conseille tout un chacun en colère, d’attendre que son plat soit froid avant de le manger. Un autre demande de battre le fer pendant qu’il est chaud. Entre les deux concepts, il y a la sagesse et la clairvoyance. Les blessures du peuple centrafricain sont profondes et certainement difficiles à cicatriser. Ces blessures, qui ont été ouvertes avec l’appel fait à l’époque aux troupes congolaises de Mbemba pour venir prêter main forte à un pouvoir en désarroi à Bangui, avaient inauguré le bal des viols de nos sœurs par les hommes de Mbemba qui, jusqu’aujourd’hui, attend toujours son procès à la Haye.

A une échelle non négligeable, ces blessures se sont poursuivies en 2003, avec l’aide des combattants tchadiens que Bozize avait sollicités en son temps pour conquérir le pouvoir de Bangui. Elles se sont aggravées avec la SELEKA, fer de lance de la prise du pouvoir de Bangui par celui qui s’est auto-proclamé président et qui n’arrive plus à contrôler sa créature.

C’est dire combien, à force d’aller chercher du renfort à l’extérieur, on introduit plutôt le cancer dans le pays, un cancer dont on ignore la nocivité et le remède.

C’est dire quelle leçon le peuple centrafricain doit tirer de ses hommes politiques qui ruinent leur pays et provoquent des situations telles que les solutions ne peuvent venir que de l’extérieur.

C’est dire quelle leçon tirer des hommes politiques (ou militaires) qui ont recours à l’extérieur pour les aider dans leurs projets pour la plupart fondés sur des intérêts personnels, funestes pour le pays et pour la majorité de la population.

C’est dire quelle leçon tirer des différents systèmes de gouvernance, sans vision politique, sans programme et sans ambition, qui ont conduit ce pays dans l’impasse dans laquelle il se trouve à l’heure actuelle.

C’est dire qu’à cause de tous les méfaits de ces politiques aléatoires, les victimes qui ont souffert hier et celles qui souffrent aujourd’hui, n’ont pas été choisies à cause de leur appartenance ethnique.

Les hommes de Mbemba avaient violé les centrafricaines sans leur demander si elles étaient banda, gbaya, yakoma, gbaka, mandja ou autres.

Les tchadiens de Bozize avaient pillé tout le monde sur leur passage, sans distinction d’appartenance ethnique.

Les éléments de la SELEKA ferment les yeux sur les proies qui sont leurs victimes, avec la seule particularité qu’ils ne sont pas attirés par celles qui auraient des affinités avec eux.

Aujourd’hui, les centrafricains font des pieds et des mains pour se tirer du traquenard dans lequel les hommes politiques les ont plongés.

Sans parler de demain qui sera un autre jour, il convient, en ayant la tête froide, de chercher à sortir de cette crise, la tête haute. Le moment viendra, où chacun devra rendre des comptes. C’est dire que la résistance du peuple doit être réfléchie, consistante et sans relâche. La SELEKA a des armes entre ses mains, c’est ce qui fait sa force. Le peuple, nombreux, solidaire et uni, trouve sa puissance dans une action commune. Il convient de consolider cette unité et de cibler les actions à mener en commun, pour vaincre le cancer qui nous avilit et nous traumatise.

Adolphe PAKOUA

UNE TRANSITION CHAOTIQUE

Dans sa jeune histoire, le CENTRAFRIQUE, à part sa transmutation lors d’un événement inouï au cours duquel on l’avait transformé en EMPIRE, n’a pas enregistré d’autres événements qui lui ont valu la quantité d’encre et de salive employées pour relater les douloureuses péripéties que la SELEKA, son chef et leurs « acolytes » ne cessent de répandre chaque jour sur le peuple centrafricain et son territoire.

Peut-on croire que le développement de l’industrie informatique dans la transmission des informations est la raison majeure de ce flot de réactions qui concernent la prise du pouvoir à BANGUI par la SELEKA, avec le cortège d’exactions qui la caractérisent ?

La réponse à cette question peut se résumer par l’affirmative, mais l’ampleur des dégâts de la SELEKA a autant de poids dans la balance de ce jugement.

En effet, n’étant pas toujours rassasiés de leurs exactions, les éléments de la SELEKA continuent de perpétrer, sans la moindre inquiétude, leur razzia sur le CENTRAFRIQUE, à un point tel que le Premier Ministre de la transition, qui aurait dû être une pièce maîtresse de la réussite de ladite transition et de la réussite d’une sortie de crise honorable, s’allonge en toute tranquillité sur un matelas cotonneux de mutisme, de laxisme et de laisser-faire. Certains vont jusqu’à croire qu’il est lui-même membre éminent de la SELEKA.

La crédibilité internationale que lui ont accordée les instances telles que la CEEAC ou l’O.N.U. ne lui a servi à rien, pour trouver une réelle parade afin de contrecarrer les visées de la SELEKA et de ses assassins.

En ayant au départ la confiance des institutions internationales, il aurait pu plier le chef de la SELEKA dans son aventure d’auto-proclamation, pour lui faire comprendre que la situation méritait d’être traitée autrement, avec la supervision d’un homme neutre, aussi bien neutre dans l’armée que dans les partis politiques. Ce qui aurait davantage donné de crédibilité à la politique centrafricaine et permis une bonne assistance des différents partenaires du pays.

Avec la composition du CNT conduite véritablement comme une fête où les invités sont choisis selon les affinités, le Premier Ministre aurait dû faire preuve d’un courage inflexible en usant d’un esprit de créativité. Il y a seize préfectures en CENTRAFRIQUE et la diaspora comprise, il aurait dû demander à chaque entité de lui produire sept membres chacune, ce qui aurait fait cent dix-neuf membres qui n’auraient posé aucun problème quant à leur choix (le peuple) et la composition de leur bureau sis sur des bases démocratiques. Au lieu de cela, il s’est laissé embarquer dans l’application d’un système « mafieux » où il était question de parler de société civile, de confessions religieuses et d’autres terminologies censées brouiller davantage les pistes.

S’il avait adopté un tel schéma, cela lui aurait donné davantage de poids et de crédibilité, et aurait évité au représentant de l’Union Européenne d’intervenir sur un sujet si simple et de bon sens. L’intervention de ce haut fonctionnaire sur un aussi léger dossier est tout simplement la démonstration que ce pays n’arrive pas à placer les hommes qu’il faut aux postes qu’il faut.

Le « chef » des bandes de violeurs, de voleurs, de pillards est incapable de contrôler ses zouaves parce qu’il n’est pas l’homme qu’il faut et peut-être parce qu’il n’est pas aussi violeur, aussi voleur, aussi pilleur que ces aventuriers de grand chemin. Or, un adage prévient chacun en ces termes : « Qui se ressemblent, s’assemblent. » Et s’il était conscient de ce dicton, il aurait commencé par indiquer son orientation, que tous ses suiveurs devaient accepter avant de s’engager dans une aventure qui le rend aujourd’hui insomniaque.

L’insécurité a atteint un sommet tel que le moindre bruit à BANGUI met tout le monde en alerte, la peur d’une contre-offensive aux dépens de la SELEKA étant une réalité urticante. Tout le monde le souhaite, tout le monde le craint.

Voilà le gros fruit d’une transition chaotique, où les chefs ne savent plus que faire, où les partis politiques ont disparu, laissant la place à des individus qui se disent partis politiques tout simplement parce que la confusion a gagné tous les esprits.

Et à l’allure où vont les choses, l’on se demande combien de temps durera la transition, quels hommes doivent conduire cette transition car ce ne sont pas ceux actuels du gouvernement (avec la cohorte de ministres tchadiens) ni ceux au CNT, incapables de débattre des réalités du pays, car la démonstration est faite que plus longtemps ils resteront à leurs postes, plus longtemps durera le calvaire du peuple centrafricain.

Le peuple promet de se venger, lors des prochaines élections générales, des hommes politiques et des partis politiques courbés sous le mutisme devant les massacres, les viols, les vols dont il est victime quotidiennement. Il oublie que ce sont ces hommes qui organisent les élections et les mènent comme ils entendent, avec le cortège de magouilles et d’intimidations que cela suppose et dont ils ne se passeront pas.

Quand on se montre réfractaire à une nouvelle élection du bureau du C.N.T, dont les membres ne sont plus les mêmes en effectif, il ne faut pas aller loin pour deviner ce qui se projette en ce qui concerne les futures élections.

En attendant, le chaos de la transition est un enfer pour le gentil et pacifique peuple centrafricain, sur qui on déverse des tonnes et des tonnes de malheurs immérités. Ce n’est pas en mettant en berne le beau drapeau dont les centrafricains sont si fiers, parce qu’un grand nombre de centrafricains ont péri en voulant survivre dans des mines de diamant ou d’or, qu’on s’abaisse pour faire amende honorable des viols, des saccages, des pillages répandus sur tout le territoire par les bandits qui vous soutiennent, que le peuple oubliera et vous applaudira. Il n’aurait pas fallu, au départ, faire couler le sang d’un seul centrafricain, violer une seule femme, saccager un seul bâtiment public pour mériter de mettre en berne les couleurs centrafricaines. C’est une plaisanterie de très très mauvais goût dont il fallait vous passer. Les centrafricains savent pleurer leurs morts, vous n’allez pas le leur apprendre aujourd’hui, vous qui avez montré que vous veniez pour mettre ce pays à ras de terre, comme le souhaitent vos maîtres chez qui vous courez chercher du soutien. Vos prédécesseurs vous ont facilité la tâche en démantelant complètement l’armée centrafricaine, ne vous y fiez pas, ce peuple saura se relever.

En attendant, il faut trouver les moyens pour mettre un terme à la politique désastreuse de cette transition, qui ne tue pas, seulement, « à petit feu », mais dont la lame de fond fait un travail de transformation indéniable et progressive du pays.

Adolphe PAKOUA

BIYA-BOZIZE : LES DEDALES D’UN HEBERGEMENT

Trois mois sont déjà passés depuis la prise du pouvoir par la SELEKA le 24 mars 2013.
Que s’est -il passé pendant tout ce temps que certaines personnes considèrent comme un changement ?
Au Cameroun, le Président déchu François BOZIZE qui était de passage dans ce pays, y est encore et cela laisse l’homme fort de Centrafrique en éveil.
Djotodia n’arrive toujours pas à contenir ses troupes aussi bien dans la capitale que dans les autres villes de province et de savoir que l’ancien président Bozizé réside juste dans le pays voisin lui donne l’idée que ce dernier est entrain de préparer sa revanche. Ceci inquiète le chef de la coalition SELEKA qui de surcroît n’a pas eu l’honneur d’être reçu par Paul BIYA, président du Cameroun.
Depuis son entrée en Centrafrique, la SELEKA a posé des actes qui ont fragilisé la population Centrafricaine : pillages en tous genres, séries de viols et de meurtres impardonnables,… Le pays se trouve encore dans l’insécurité totale et au lieu de penser à trouver des solutions immédiates à toutes ces exactions, le nouveau pouvoir de Bangui préfère se pencher sur le dossier Bozizé qui semble être une priorité pour lui. Aurait -t-il oublié que sa prise du pouvoir a été accompagné d’actes considérés de crimes contre l’humanité ? Est ce pendant une période de transition que les dossiers du genre Bozizé doivent être traités? Quel est le rôle du Conseil National de Transition ? Sécuriser son fauteuil de chef d’État serait-il plus important que servir et protéger son pays ?
Des cris s’élèvent de partout : la population est toujours victime de pillages, de viols, d’arrestations arbitraires. Elle n’arrive pas à faire face aux problèmes de santé, d’alimentation et ne parlons pas de l’éducation, où l’on peut déjà penser à une année perdue pour nos enfants et pour l’avenir du pays. Les cinq verbes de la Centrafrique (instruire, nourrir, soigner, loger et vêtir) n’existent plus dans le quotidien des centrafricains, tout comme la constitution a disparu au terme d’une seule phrase. Nos enfants naissent sans espoir d’être nourris, soignés, instruits,…
Combien de dirigeants se sont déjà succédé depuis la colonisation ? Ont-ils vraiment défendu les causes de la population ou ont-ils servi leurs propres intérêts ?
Bozizé arrive au pouvoir par un coup d’état en 2003 : il éjecte de ce fauteuil en or Ange Félix Patassé. 10 ans plutard, c’est son tour d’être éjecté de la même manière (chacun son tour chez le coiffeur). Même procédure de prise de pouvoir : coup d’état avec ses corollaires ; même méthode de gouvernance et de sortie de crise. Les intérêts des populations sont foulés au pied : le président déchu vivait dans un pays  sans en connaître la réalité. Un des dirigeants de ce pays a dit après sa chute : « c’est mon entourage qui m’a induit en erreur ». La lucidité lui est revenue tout d’un coup après coup.
A quand le changement ? A-t-on pensé aux stratégies à mettre en place pour sortir ce pays de ce cycle infernal ?
En Afrique, en général et particulièrement en Centrafrique, c’est le président qui décide de tout ; les ministres et les députés ne font qu’exécuter les commandements qui descendent de sa volonté. Jusqu’où irons-nous si nos dirigeants ne se réveillent pas de cet aveuglement et de ce sempiternel  sommeil. Nous sommes tous enfants de notre pays et tant que nous n’aurons pas tiré les leçons du passé et de notre histoire, ce sera un éternel cycle : même résultat pour une même procédure.
Que vient faire Paul Biya dans tout cela ? Aujourd’hui pour avoir décidé d’héberger aussi longtemps que prévu un sans domicile fixe, ses frères africains veulent unir leur force pour le faire partir de son fauteuil. En tenant compte de l’histoire, nous pensons que Bozizé à Yaoundé , c’est mieux que Gbagbo à la CPI car, il est encore dans nos murs et peut être jugé par les siens à tout moment.
Jacqueline GBANDO